Poème N° 3 Odyle COLLIN | CABANE
dimanche 29 mars 2020
Cabane
Dedans,
Presque dehors,
Quelques mots échappés d’une intime confidence.
Il fallait passer près de l’abri des chevaux
Se faufiler sous les barbelés
Distendus par le poids de l’âne,
Apprivoiser les orties
Et de l’autre côté
Entre la ferme et le canal
il y avait ma cabane
Cabane de jeux
Cabane de peu
Une niche de noisetiers
Un fouillis de branches
D’où je pouvais écouter
les conversations étranges des éclusiers
Dedans
Presque dehors
Cabane de jeux
Cabane de peu
Elle devenait tour à tour
Palais d’Orient
Repaire de brigands
Et de monstres désarticulés
Épicerie bien achalandée
Des goûters de ma mère
Et de caramels gagnants
chapardés au comptoir
Dedans
Presque dehors
Il y avait quelque part, là-bas
Un été de cassis
Et de trèfles à quatre feuilles
Un été de collines arrondies
De terre argileuse et de lichen vieilli
qui colle à la peau
Un été de rivières
Aux senteurs d’anis
Cabane de jeux
Cabane de peu
Embarcadère pour des horizons
Qui ne se touchent pas
Dedans
Presque dehors.
Odyle Collin Mars 2020
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